Luanda, 23 juillet, 2025 / 6:25 PM
Les futurs prêtres doivent être façonnés par un engagement en faveur de la dignité humaine s’ils veulent réellement servir le peuple de Dieu, a affirmé la coordinatrice de programme du Mosaiko – Institut pour la Citoyenneté, une institution de défense des droits humains fondée par les missionnaires dominicains en Angola. Elle propose que les droits humains deviennent le pilier de la formation sacerdotale.
Dans un entretien accordé à ACI Afrique, Sœur Cecília Prudêncio a souligné que placer les droits humains au cœur de la formation des prêtres est essentiel pour préparer des pasteurs sensibles, socialement conscients et profondément engagés envers la dignité humaine.
« Penser à Dieu et penser à l’être humain ne peuvent être des tâches séparées, puisque la dignité humaine est au centre de la foi chrétienne », a déclaré Sœur Prudêncio à ACI Afrique, mardi 22 juillet.
Elle a expliqué : « La Déclaration universelle des droits de l’homme est le document clé dans lequel la dignité de chaque être humain est reconnue, indépendamment du genre, de la religion, de la couleur ou de toute autre condition. Et cela doit être intégré à la formation de nos séminaristes dès le départ. »
Sœur Prudêncio a insisté sur la nécessité d’intégrer la réflexion sur les droits humains dans la formation théologique des futurs prêtres.
Elle a déclaré que cette intégration est indispensable « pour qu’ils puissent exercer un leadership pastoral sensible, conscient et véritablement engagé envers la dignité de la personne humaine. »
Religieuse péruvienne de la Congrégation du Cœur Apostolique de Jésus (ASCJ), elle s’est exprimée auprès d’ACI Afrique à l’issue du Séminaire sur les droits humains et la théologie organisé du 15 au 20 juillet au Grand Séminaire Père Leonardo Sikufinde, dans l’archidiocèse catholique de Lubango en Angola. Elle a décrit cette rencontre comme « une expérience riche et transformatrice ».
« Notre objectif était de créer un espace d’apprentissage partagé où théologie et droits humains pouvaient dialoguer, en mettant l’accent sur la personne humaine comme créature de Dieu », a indiqué Sœur Prudêncio.
L’événement de six jours a comporté des discussions sur des thèmes clés tirés du document final du Synode, tels que l’inclusion, l’écoute active et le traitement équitable des agents pastoraux, avec une attention particulière portée aux contributions souvent ignorées des religieuses.
Il a rassemblé plus de 100 séminaristes en dernière année de théologie issus des cinq grands séminaires d’Angola : Luanda, Huambo, Benguela, Lubango et Kwanza-Sul.
Un objectif majeur, a-t-elle expliqué, était d’offrir aux futurs prêtres une réflexion critique sur leur mission pastorale à la lumière des droits humains.
« Les prêtres sont des leaders communautaires qui exercent de l’influence tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’Église. S’ils manquent de conscience sociale, ils ne peuvent être de véritables pasteurs », a affirmé la religieuse catholique.
Sœur Prudêncio a également précisé que l’objectif de l’événement était de favoriser une conscience pastorale globale – et non un activisme politique.
« Nous ne formons pas des activistes. Nous cultivons un engagement chrétien envers la vie et la dignité humaine, qui est essentiel dans la formation sacerdotale partout dans le monde », a-t-elle affirmé.
La religieuse péruvienne a déploré la stigmatisation de l’activisme en Angola, où la défense des pauvres est souvent interprétée à tort comme une opposition politique.
« Comme l’a dit un évêque brésilien : ‘Si je donne du pain aux pauvres, je suis charitable ; si je demande pourquoi les pauvres ont faim, je suis qualifié de communiste.’ Cet état d’esprit doit changer », a-t-elle déclaré.
Le séminaire a réuni des voix importantes d’Afrique et d’ailleurs. Parmi elles figurait Sheila Leocádia Pires, responsable de la communication de la Conférence des évêques catholiques d’Afrique australe (SACBC) et secrétaire de la Commission pour l’information du Synode sur la synodalité.
Sœur Prudêncio a qualifié l’expérience de « très positive ».
« Nous avons d’abord célébré la réponse favorable des cinq séminaires et la participation active des étudiants en théologie. Nous avons aussi célébré la pensée critique, les interrogations, les malaises. Nous ne cherchions pas à apporter toutes les réponses, mais à susciter la réflexion – et nous y sommes parvenus », a-t-elle confié.
La religieuse catholique a également salué l’effort collectif de l’équipe pédagogique de Mosaiko, affirmant : « Ce fut un travail d’équipe. Nous avons bénéficié du soutien et de l’ouverture de la direction du Grand Séminaire de Lubango, ce qui a largement contribué à la réussite de l’initiative. »
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